Chaire UNESCO de Prospective

Colloque international 2024

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Contexte et justification

Le développement a toujours préoccupé les communautés humaines afin de répondre aux aspirations et besoins des individus. En Afrique, en matière de gouvernance, le développement a été pensé sous la forme de la planification depuis l’époque coloniale. Cet héritage colonial de planification du développement a inspiré la gouvernance des nouveaux
États africains indépendants du milieu du 20ème siècle. La plupart de ces États ont adopté une politique de développement basée sur les plans quinquennaux.

En Côte d’Ivoire, les premiers pas de la planification du développement ont été marqués par les perspectives décennales (1960-1970), suivies du premier plan quinquennal (1971-1975). À la faveur de ce plan, les gouvernants ont opté pour une approche innovante de planification de long terme qui est la prospective. Ainsi, de 1973 à 1974, il a été réalisé la première Étude Nationale Prospective (ENP) intitulée « Côte d’Ivoire 2000 ». Dix ans plus tard, le pays a maintenu le cap avec la conduite de la deuxième ENP, à savoir « Côte d’Ivoire 2010 ».

À l’échelle du continent, il a fallu attendre, en effet, le début des années 1990 pour voir la majorité des pays africains s’inscrire dans la voie de la prospective à travers le projet « Futurs Africains » initié par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Pour matérialiser cette voie, de nombreuses Études Nationales Prospectives (EPN) ont été élaborées dans plusieurs pays : « Côte d’Ivoire 2025 », « Burkina 2025 », « Mali 2025 », « Bénin 2025 », « Madagascar 2030 », etc. Aussi, le concept de l’Émergence des années 2000 a-t-il été un autre point d’accélération de la dynamique de réalisation des études prospectives sur le continent, marquée notamment par les travaux de « Gabon Vision 2025 », « Sénégal 2035 », « Cameroun 2035 », « Guinée 2040 », « Côte d’Ivoire 2040 », etc. Mais, la prospective n’est pas seulement l’apanage des États ; elle a aussi intéressé plusieurs institutions du continent.

En effet, les organisations continentales et sous-régionales se sont aussi lancées dans des démarches prospectives : « Agenda 2063 » de l’Union Africaine, « CEDEAO 2050 », « UEMOA 2040 », etc. De par ces initiatives, la prospective est perçue et s’affiche désormais comme un outil fondamental d’aide au développement du continent africain. C’est alors qu’elle se diffuse aujourd’hui dans toutes les sphères de la société africaine : prospective des territoires, prospective de la défense, prospective politique, prospective culturelle, prospective communautaire, prospective des entreprises, prospective des ressources humaines, etc. Elle constitue en outre une discipline d’enseignement qui se concrétise avec la création de plusieurs Chaires UNESCO sur le continent : Chaire UNESCO Anticipation, Prospective et Décision Stratégique en Tunisie, Chaire UNESCO Conservation on Anticipatory Socio‐Technical Systems au Kenya, Chaire UNESCO on Complex Systems and Transformative African Futures en Afrique du Sud, Chaire UNESCO in Futures Studies, Story‐telling and Anticipation : Living Traditions, Transitions, and Resilience en Sierra Leone, et la Chaire UNESCO Anticipation, Prospective et Territoires Durables (CUAPTD) en Côte d’Ivoire.

Dans cet écosystème de développement de la prospective, la Côte d’Ivoire se positionne avec ses 4 Études Nationales Prospectives (Côte d’Ivoire 2000, Côte d’Ivoire 2010, Côte d’Ivoire 2025, Côte d’Ivoire 2040) comme l’un des pays du continent les plus avancés en la matière.

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